L’homme blanc du Thier Maquée
F. Guersay
Jadis, le chemin de Marchin à Stadt était malfamé ; on y avait vu des apparitions, disait-on. Un soir, un homme qui revenait du Condroz s’arrêta brusquement, effrayé par ce qu’il voyait : un homme tout blanc assis sur la barrière, immobile comme une statue. Que faire ? Notre voyageur s’accroupit contre la haie pour se cacher et de là observer l’apparition. Une chouette ulula dans la nuit. Une chauve-souris vint tournoyer autour de lui. Après une demi-heure, l’apparition sembla s’éveiller, elle étendit une jambe et se laissa glisser à terre sur ses pieds en prenant lentement le chemin de Stadt. Alors le voyageur se redressa, fixant le spectre de ses yeux dilatés par l’étonnement : oui, il ne rêvait pas, c’était bien le meunier de Stadt qui était venu prendre l’air comme il en avait l’habitude après ses longues journées de travail.