LE SUPPLICE DE LA TAUPE.
Emile Dantinne.
Les gens de Vierset racontaient autrefois qu’une taupe avait envahi les parterres du château et qu’on avait tout essayé pour l’éloigner, mais ce sans succès.
Un jour, un homme recruté pour bêcher le potager du château tomba nez à nez avec elle. Au courant de ses forfaits, il voulut d’abord la couper en deux mais il s’arrêta en se disant que la malfaisante petite bête méritait un supplice bien pire. Il la conduisit à messire Hildebrand qui tenait alors une cours de justice.
Ses conseillers et lui ne savaient que faire jusqu’à ce que le curé du village, déclare que « le plus terrible supplice qu’on puisse infliger à un homme, c’est de l’enterrer vivant ». Tous applaudirent et sans tarder les notables suivis du jardinier se rendirent au pied d’un arbre et la taupe y fut placée toute vivante.
Après quoi chacun s’en alla, avec la conscience d’avoir accompli un grand acte de justice.